Politique

A Bopa, des citoyens se sont prononcés sur la performance de leur commune, classée leader du Mono en 2024, en termes de mobilisation de ressources propres. Pendant que certains saluent cette prouesse remarquable, d’autres relèvent un grand fossé entre ce résultat et les réalités de terrain et s’interrogent : à quoi servent réellement les ressources mobilisées ?

« En matière de mobilisation de ressources propres, on est le premier, c’est bien. Mais la population souffre. Elle n’a pas l’eau potable, nos voies ne sont pas en bon état, nos centres de santé sont en manque d’équipements sanitaires. On souffre. Les ressources mobilisées servent à quoi ? », s’interroge un citoyen, exaspéré, qui a requis l’anonymat.

« Nous ne sous-estimons pas l’effort fournit par le maire et son équipe mais si on se rapproche des bénéficiaires, la population à la base, il y a une irrégularité qui ne dit pas son nom parce que la population de Bopa n’est pas satisfaite vis-à-vis de ce résultat », déclare à sa suite, Félix, un instituteur du primaire.

Il se justifie en apportant de l’eau au moulin du premier intervenant : « Il y a beaucoup de constats qui se font et qui sont déplorables dans la commune. Nous n’avons pas assez de rues qui sont à la mode. Nous avons certains villages qui ne sont pas électrifiés. Par exemple, quand on prend le siège de l’arrondissement de Bopa, qui est dans un village situé dans l’arrondissement central, le village n’est même pas électrifié ».

Autant de constats amers, qui, selon ce natif de Bopa, ne sauraient être expliqués, si ce n’est les autorités propres qui puissent dire pourquoi les choses sont ainsi. Sans ignorer cependant l’effort du maire en place et son équipe, il conclut en affirmant que « si la mairie réussit à mobiliser de telles ressources, cela voudra dire que, quelque part, la population est lésée ou souffre pour contribuer au développement de sa communauté malgré elle ».

Cela n’est toutefois pas l’avis de Sinhou Célestin, Secrétaire Général du Collectif des Zémidjans de Bopa, pour qui, les autorités de la mairie font un excellent travail. Il pointe notamment du doigt, l’approche diplomatique du nouveau Secrétaire Exécutif de la mairie avec les zémidjans de la localité.

Nonobstant ce paramètre, « il y a quand-même un grand problème auquel nous zémidjans de Bopa sommes confrontés : c’est la route », confie-t-il d’office.

« Nous n’avons pas assez de voies bitumées. Ce qui devait être le cas, du moment où l’argent entre dans la caisse et que les zémidjans y contribuent autant que les marchands. Même ici à Bopa-Centre, il n’y a aucune route en parfait état. Il n’y a que la route quittant ici pour Zoungbonou ou Possotomé/Comé, qui est praticable.

La route Bopa-Lobogo est complètement gâtée, sans possibilité d’aménagement alors qu’elle ne fait que six kilomètres seulement. Malgré nos appels incessants, les autorités ne font rien. Lorsqu’il pleut, la voie est impraticable. Plus aucun conducteur de moto n’arrive à prendre un client. Cela n’est vraiment pas bien. Il faut que les autorités fassent quelque chose », a-t-il déclaré.

Il faut dire que les avis sont mitigés, quant à la position de leader, que la commune de Bopa occupe sur le plan départemental, en matière de mobilisation de ressources propres en 2024. Au-delà de simples données, les citoyens plaident pour que les ressources collectées soient utilisées pour servir leur cause : la construction de routes par exemple.

Pour rappel, le samedi 15 mars 2025, le ministre des sports Benoît Dato a procédé, sur le terrain de sport d’Azovè, au lancement officiel du projet Mono-Couffo. Ledit projet prend en compte la réhabilitation et l’aménagement en terre de plusieurs routes dont celles de Bopa – Lobogo – Tozounmè – Dogbo (34km) et Bopa – Djidjozoun – Allada (35, 30km).

L’annonce du démarrage desdits travaux, avait suscité un grand intérêt au sein des populations concernées. Elle pourrait ainsi marquer une étape importante dans la prise en compte des aspirations des populations de Bopa.

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