Le 30 mars 2020, le gouvernement béninois a décidé de mettre en place un cordon sanitaire autour de certaines villes pour freiner la propagation du coronavirus. Pour des raisons, la mise en œuvre de cette décision est diversement appréciée surtout compte tenu de certaines pesanteurs sociologiques. Des grincements de dent aussi parce que les bus de transport en commun appelés ’’tokpa-tokpa’’ , sont appelés à garer.

Depuis la mise en œuvre de la mesure relative à l’instauration du cordon sanitaire, les bus communément appelés « tokpa-tokpa » se font rares sur les grandes artères de Cotonou et environs, occasionnant ainsi une certaine fluidité dans la circulation. Un constat qui peut susciter la réflexion qui amène à se demander si on peut imaginer un jour, nos villes sans ces moyens de transport en commun ?
En effet, il s’agit à dire vrai, d’une interrogation qui revêt plusieurs aspects. Dans un premier temps, ces bus appelés « tokpa-tokpa » dont les conducteurs sont champions dans les dépassements tendancieux ; et des chargements hors gabarit pour la plupart, sont sources de nombreux accidents.
Mais d’un autre côté, le standing de vie du citoyen lambda qui doit quitter la commune d’Abomey-Calavi pour le marché Dantokpa par exemple ne lui permet pas de débourser une forte somme, soit près 2 dollars (environ 1000 fcfa) chaque jour pour rallier l’un des plus grands marchés de l’Afrique de l’Ouest en aller et retour. D’où l’utilité de ses bus qui prennent au plus un dollar pour le même trajet en aller et au retour.
Sur tout un autre palier, il est évident qu’après l’arrêt de ces bus, le prochain rapport du conseil national de la sécurité routière (Cnsr) et des structures habilitées démentiraient les chiffres existants, liés aux accidents de circulation.
C’est dire donc que vraisemblablement, la mise en place du cordon sanitaire suivie de l’interdiction de circulation faite aux bus appelés « tokpa-tokpa », présente les deux faces d’une même médaille, c’est-à-dire celle qui brille et son revers.