Coup de Poing
Dialogue sur deux théâtres
Effectivement, il y a eu d’eau dans le gaz. La quinte de toux ressentie par « le Patient Bénin » aux encablures des dernières élections législatives n’est pas encore traitée. Le médecin dépêché à son chevet pour l’en guérir est toujours à la recherche d’une panacée adéquate et appropriée. Empestées sous les décombres de la chape de plomb, les populations résignées, s’étaient abandonnées, les 1er et 02 mai 2019 à la providence. Tel un vieux moteur, le malade vrombit et continue de pétarader. Le recours à la thaumaturgie comme dans les années 90 pour lui redonner le sourire a fait des choux blancs. Echec et mat en tout cas ! Car le moins qu’on puisse dire est que les causes n’étant pas les mêmes, les effets escomptés sont contraires à ceux de cette année de gloire qui a vu jaillir de ses entrailles le Renouveau Démocratique. De plus en plus, la lézarde s’agrandit au fur et à mesure que durent les jours de l’incurie. Pour parer à toute éventualité, il faut sauter le pas afin de conjurer le phénomène Waxala qui nous guette. Mais, les dialogues organisés dans chacune des chapelles en faction les 10, 11 et 12 d’une part, et les 10 et 11 d’autre part, ne constituent en rien la solution. Convoqué au débotté par le président de République Patrice Talon pour pacifier une tension qui est à son paroxysme depuis le 28 avril dernier, le dialogue politique national a été botté en touche par le clan d’en face. Obstruant ipso facto la voie, déjà pavée d’épines qui mène à la cueillette de la rose, comme on en a vu en février 90. Conséquence, l’effet de serre suffoque et étouffe plus d’un puisque le bout du tunnel, synonyme de baisse du mercure dans le thermomètre, n’est pas proche. A l’effet de se faire entendre, l’opposition au régime de la Rupture a, elle aussi de bon ou mauvais aloi, organisé une assise dite de « Résistance ». A travers le gazouillis acoustique des chahuts générés par les onomatopées, ces politiciens se refusent de se parler pour en désespoir de cause, se pardonner comme en février 90. Or en réalité, le jeu de chaise musicale entre mouvanciers d’aujourd’hui, opposants d’hier et ceux qui poussent actuellement des cries d’orfraie est loin de nous procurer cette havre de paix recherchée. Dans le navire de l’opposition aux ordres de plusieurs capitaines qui ont perdu le gouvernail à tout point de vue, le pouvoir rageant, ruse et use de subterfuges pour s’offrir une bouée de sauvetage. In fine, la participation des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (Fcbe) au dialogue politique, par le truchement de l’aile dite « Dissidente », absout la mouvance de ses péchés d’Israël et certifie la tenue des assises qui pourraient redorer au landerneau politique semble-t-il, son blason d’antan. Dès lors, le coup d’essai de la mouvance estampillé Patrice Talon se révèle un coup de maître. En face, une opposition qui radote ses chimères parce qu’elle est aux abois faute de conviction. Bien que fragilisée par la participation de « l’aile Dissidente » des Fcbe au dialogue organisé par le régime du Nouveau Départ, cette opposition s’est réunie sous le magistère de l’ancien président Nicéphore Soglo, orphelin de l’éloignement des autres leaders que sont Sébastien Ajavon et Boni Yayi pour donner de couleur à sa « Résistance ». Mais là où le bât blesse, c’est qu’au sein de cette même opposition, on retrouve une constellation d’anciens de la RB du président Nic2phore Soglo tels que Maxime Houédjissin, Joseph Tamègnon, Candide Azannaï etc., qui tous hier ont voué aux gémonies, le premier président de l’ère du Renouveau Démocratique. Partant de là, nous osons déduire que dans la réalité, plus d’opposants convaincus au Bénin, mais plutôt des « Mécontents ». Supposément, ce qui les lie ne durera pas plus qu’un éphémère. Plus est, l’antienne chantée pour rendre hommage, disent-ils, à ceux qui ont péri dans les événements des 1er et 02 mai 2019 n’est que pure illusion. En effet, dans le sifflement des brûlots, toute opposition au Bénin s’offre toujours des solutions pour atteindre son but. Par mont et par vaux, ils y vont de leur sadisme même s’il le faut pour créer des conditions, sources de visibilisation de leurs actions pour s’offrir des garanties afin de maintenir dans un camp comme dans l’autre, le navire à flot. Hier les causes défendues par l’opposition d’alors, actuelle mouvance étaient celles de ce cadre du ministère de l’économie et des finances. Pierre Urbain Dangninvo porté disparu, mais toujours recherché comme une aiguille dans une botte de foin. Et, les cause du décès de l’ancien ministre Bernadette Agbossou Sohoudji, tombée sous les balles des coupe-jarrets. Aujourd’hui, ce sont les victimes des sinistres événements post-électoraux qui préoccupent l’actuelle opposition.
Au demeurant, que ce soit la mouvance ou l’opposition d’un régime et vice-versa au Bénin, l’attitude des politiciens confirme à tout instant que « la fin justifie les moyens ».
Appolinaire Golou
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