Bénin

Yayi : un ancien ministre de son régime révèle les dessous des éléphants blancs sous l'ex-président

Rollis HOUESSOU 1er/07/2022 à 14:43

L’ancien ministre la de culture, de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme Valentin Djènontin a révélé les dessous de la réalisation du projet d’aménagement et d’assainissement de l’embarcadère d’Abomey-Calavi. Dans l’épisode 7 de sa tribune dénommée" Ma Prophétie", il a fait de troublantes révélations au sujet du prestataire qui avait en charge ledit projet.

On en sait un peu plus sur les dessous de la réalisation de l’embarcadère d’Abomey-Calavi sous le régime de l’ancien président Boni Yayi. Sur sa page Facebook, l’ancien ministre Valentin Djènontin a évoqué les raisons de la non-exécution du projet, le combat qui a été le sien contre le prestataire et le bien-fondé de cette infrastructure pour les populations de la ville dortoir. À sa prise de service, selon ses propos, il a demandé à examiner le contrat du marché relatif à plusieurs projets dont l’embarcadère d’Abomey-Calavi. Mais il dit avoir été surpris de remarquer que ce projet, vieux de plusieurs années mais qui n’a jamais démarré, n’était conclu que pour une durée d’exécution de 6 mois maximum. En cherchant à comprendre ce qui empêchait l’exécution des travaux, les cadres du Ministère lui ont expliqué que le prestataire avait introduit un avenant au contrat qui n’a jamais été signé."Afin de me faire ma propre religion du dossier, j’ai demandé à recevoir en audience le prestataire aux fins de m’enquérir de ses difficultés à réaliser les travaux. Grande a été ma déception de me retrouver en face d’un homme hautain, intimidateur, manipulateur et violent", a-t-il écrit.

Très déterminé à faire aboutir le projet, Valentin Djènontin relate qu’il n’avait pas fait dans la dentelle face à son vis-à-vis. Il dit avoir repliqué à ce professeur d’université comme il le faillait sans omettre de lui notifier qu’il ferait mieux de faire " profil bas et reconnaître votre faute, puis travaillez à réparer les préjudices causés à l’administration publique sinon je vais faire engager la procédure de rupture de votre contrat même au prix de mon fauteuil puisque vous semblez compter tellement sur vos appuis dans l’appareil d’Etat". Pour le médecin en exil en France, l’une des graves tares de l’administration béninoise est la complaisance qui résulte des trafics d’influence. Selon ses dires, certains cadres subissent trop facilement, soit activement par complicité, soit passivement par peur, les caprices de certains fournisseurs ou prestataires de services qui font usage de menaces comptant sur leurs appuis supposés ou non dans le cercle du pouvoir. Il a fait comprendre qu’"aucune modification n’a été apportée au projet initial par le Maître d’ouvrage. Aucun évènement spécifique nouveau n’est intervenu dans le projet qui puisse justifier un avenant. Le renchérissement du coût des matériaux évoqué par le prestataire n’était que de sa faute pour n’avoir pas exécuté le projet dans le délai imparti (3 à 6 mois) puisqu’il courait après un hypothétique avenant pour se faire plus d’argent", a-t-il défendu.

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Face à tout cela, l’ancien DGA/CNHU a indiqué qu’"Avec foi, ténacité, courage, et fermeté, j’ai pu ressusciter et mettre à flot ce projet qui a repris corps par le démarrage des travaux. Le prestataire n’ayant pas eu gain de cause avec moi a dû se résoudre à démarrer les travaux que mon successeur est venu conduire à terme". Selon sa conclusion sur le sujet, Valentin Djènontin fait savoir que la non réalisation des travaux résultait d’une astuce préméditée du prestataire, probablement pour gagner le marché en proposant peut-être une offre financière moindre que ses concurrents ; sachant que plus tard, "il sortira la carte d’avenant pour augmenter le coût de réalisation des travaux."

Rappelons que ce projet était capital, non seulement pour l’assainissement de l’embarcadère mais aussi et surtout permettait de relier Ganvié, (site touristique par excellence) à la grande commune d’Abomey-Calavi, façade d’entrée à la Commune lacustre de Sô-Ava.
En conclusion si l’ancien ministre n’avait pas été courageux, peut-être que ce projet qui a métamorphosé la cité lacustre de Ganvié aurait pu s’ajouter aux nombreux éléphants blancs obtenus sous l’ancien régime.



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