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A Ganiou Soglo, le Projet "Vodun Days" rappelle un triste souvenir lié à son père en 1991

L’investigateur 8/11/2023 à 19:51

L’anglicisme "Vodun days" choisi par le gouvernement pour nommer un évènement à caractère touristique, qui sera organisé, en marge de la célébration du 10 janvier, journée nationale des religions endogènes, ne plaît pas à l’ancien ministre Ganiou Soglo. Toutefois, le « projet » lui rappelle un triste souvenir, lié à son père en 1991. Et, il l’a fait savoir dans sa Tribune de ce lundi 06 novembre, intitulée : « Vodun days entre Culture et Business ».

Une dénomination en langue fon aurait été meilleure pour cet événement culturel et touristique dont le gouvernement a acté l’organisation de la première édition en janvier 2024. « Nous pouvons interroger sur le choix de cet anglicisme : "Vodun days". Il semble que la langue ‘’fongbe’’ possède en elle, tous les termes nécessaires pour désigner cette célébration et cet hommage », a écrit l’ancien ministre de la culture.

Dans sa réflexion, il fait savoir que le Vodun n’est pas simplement un objet culturel ou touristique pour la population fon. « Il s’agit d’un outil spirituel vivant qui est encore utilisé quotidiennement par nombre d’entre nous », soutient-il. L’ancien député Ganiou Soglo a rappelé le rôle crucial joué par les connaissances ancestrales du Vodun dans la guérison du président Nicéphore Soglo en 1991, dans sa lutte contre l’empoisonnement "tchacatou".
« Déjà en 1991, alors que les médecins avaient presque abandonné tout espoir de maintenir Nicéphore SOGLO en vie, ce sont les prières et les connaissances ancestrales du Vaudou qui l’ont soutenu dans sa lutte contre l’empoisonnement "tchacatou" dont il a été victime. », a-t-il révélé. Pour lui, « Cet empoisonnement visait à l’empêcher de mener à bien la transition vers un Bénin moderne et libre. »

Lire aussi : [Raphaël Tchidimè : récemment distingué à Kigali, le chercheur du laboratoire GBE célébré dans 03 pays du continent)>https://www.linvestigateur.info/?Raphael-Tchidime-recemment-distingue-a-Kigali-le-chercheur-du-laboratoire-GBE&var_mode=calcul]

En effet, « Le Vaudou n’est pas une simple composante économique, c’est une énergie qui accompagne les Béninois chaque jour. Il s’agit d’une culture qu’il convient de célébrer chaque année, mais surtout d’une force intérieure que les Béninois, en particulier les Fons, portent en eux », a confirmé l’auteur de la Tribune. L’ancien ministre estime qu’on a pas besoin de faire d’une pierre, deux coups, lors de la célébration de cette journée du 10 janvier.
Prenant son exemple d’avril 2021 où il a été victime d’une agression à balles réelles, il a ressorti la force du « vodoun ».
« Comment pourrions-nous oublier qu’en avril 2021, une balle qui aurait dû mettre fin à ma vie a miraculeusement ricoché sur une de mes côtes ? Si ce n’est pas l’œuvre de l’Être suprême "Sê gbolissa", des mânes de nos ancêtres. Le Vaudou n’est pas une simple composante économique, c’est une énergie qui accompagne les Béninois chaque jour. », a-t-il rappelé.

« Les lieux saints ailleurs, que ce soit à Rome ou à Riyad, sont également des destinations touristiques majeures, mais cela n’implique pas nécessairement une mise en avant mercantiliste. L’originalité est certes envisageable. En son temps, des initiatives telles qu’Ouidah 92 ou le "Kpéssosso" au Togo ont été proposées. C’est plus subtil », a-t-il indiqué. Ganiou Soglo aurait donc aimé une dénomination plus subtile en langue fon.
Mais en attendant le changement de nom au « Projet » par le gouvernement, il se rappelle les déboires de son père, à qui en 1991, « la Béninoiserie », a failli jouer un sale tour.




 
 

 
 
 

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