Dans un entretien accordé à BIP Radio et diffusé ce lundi 03 juillet 2023, le procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), Mario Mètonou a confié que la juridiction spéciale basée à Porto-Novo est indépendante. Elle ne subit aucune pression venant de l’exécutif dans le cadre des différentes procédures judiciaires.

Après les condamnations de l’ancienne ministre Reckya Madougou et de Joël Aïvo respectivement à 20 ans et 10 ans de prison, la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme est accusée d’être au service du gouvernement contre les opposants politiques. Selon Mario Mètonou, cette juridiction spéciale a épinglé plus d’acteurs politiques de la mouvance que de l’opposition.

« La plupart des personnes que j’ai poursuivies pour des infractions économiques sont des personnes qui se réclament non pas de l’opposition, mais de la gouvernance actuelle (celle de Patrice Talon, NDLR) », a-t-il déclaré pour se défendre. Le procureur spécial de la CRIET dit n’avoir jamais subit de pression dans le cadre d’une procédure judiciaire.

« Il n’y a pas eu depuis que je suis là, une seule procédure, une seule poursuite que j’ai voulue engager et j’ai été retenu par le bras politique. Il n’y en a pas eu une seule », a-t-il confié. La CRIET créée en juillet 2018 par la loi n° 2018-13 du 2 juillet 2018 est « totalement indépendante », selon ses explications. Il faut préciser que cette juridiction lutte contre les infractions économiques, la cybercriminalité, le terrorisme et aussi contre les infractions liées aux genres.
Des propos du procureur spécial qui en principe devraient dissiper le doute dans la tête des béninois, quant à l’indépendance de cette juridiction. Mais dans les faits, et selon les dires, les opposants estiment que la Criet a été créée pour faire taire les voix discordantes. Certes les poursuites contre les anciens ministres Séverin Adjovi, Komi Koutché, Lehady Soglo ancien maire de Cotonou, l’homme d’affaires Sébastien Ajavon sont perçues comme une chasse aux sorcières. Mais celles de Jean-Baptiste Hounguè, ex-conseiller au palais de la Marina, Frédéric Behabzin et Rodrigue kakaï Glèlè du Bloc Républicain (NDLR parti de la mouvance), apportent la preuve contraire quie la Criet demeure, peut-être, une institution qui ménage la chèvre et le chou.