Actualité

Bénin : plainte au ministre Kouaro contre un directeur pour harcèlement présumé au CFPA d'Agouagon

L’investigateur 9/11/2023 à 20:54

Le directeur du Centre de Formation Professionnelle et d’Apprentissage d’Agouagon, dans la commune de Glazoué, est au cœur d’une polémique. Il est accusé d’un harcèlement présumé et de licenciement abusif par deux enseignants, un couple plus est, formateurs dans l’établissement, sous tutelle du Ministère de l’Enseignement Secondaire, Technique et de la formation professionnelle. Contacté, l’intéressé s’est dit serein et parle plutôt d’un montage cousu de fil blanc.

A travers une correspondance adressée au ministre Yves Kouaro, Vicentia Tohounho, formatrice en coiffure et tresse dénonce des actes de harcèlement présumé dont elle serait victime de la part du directeur du CFPA. Ce dernier lui aurait demandé d’abandonner son mari, également formateur dans le centre pour le rejoindre. Cette situation aurait conduit à son licenciement, parce qu’elle n’aurait pas cédé, au cours d’une opération de dégraissement des formateurs, en dépit de son expérience dans le centre, selon sa lettre.

Arnaud Dohouin, formateur en maçonnerie au CFPA depuis 2019 et mari de Vicentia Tohounho a également adressé une correspondance au ministre de l’enseignement secondaire, technique et de formation professionnelle pour dénoncer un licenciement abusif au détriment des nouveaux formateurs recrutés. Il a mentionné également dans la lettre qu’il aurait fait l’objet de menace tous azimuts. Le couple sollicite l’intervention du ministre Yves Kouaro contre leur licenciement.

Voici la version du Directeur

Contacté par L’Investigateur, le directeur du Centre de Formation Professionnelle et d’Apprentissage d’Agouagon, (…), a laissé entendre que les deux plaignants n’ont pas dit la vérité dans cette affaire. "Ils sont dans l’établissement et par rapport à l’arrêté 151 qui fixe les normes, s’il n’y a pas d’apprenants, vous ne pouvez plus être là. Il y a manque d’apprenants, donc des groupes ont été réduits. On nous a demandé de dégraisser. Nous avons fait les propositions de dégraissement et nous les avons tenus informer. C’est tout. Depuis ce jour, je suis devenu leur bête à abattre", a-t-il confié. Avant d’ajouter que le manque d’apprenants concerne les filières comme la maçonnerie, la coiffure, le maraîchage, l’élevage, la soudure, l’hôtellerie et restauration.

Par ailleurs, le directeur a fait savoir que Madame Vicentia Tohounho et Monsieur Arnaud Dohouin ne sont pas les seuls formateurs concernés par la mesure de dégraissement. "Ils ne sont pas les seuls. Il y a dix (formateurs, ndlr) qui sont dégraissés", a-t-il dit. Selon le directeur du CFPA, la directrice départementale de l’enseignement secondaire, technique et de la formation professionnelle a demandé à ces formateurs de trouver des apprenants pour pouvoir être maintenus. Mais le couple plaignant et certains de leurs collègues n’ont pas réussi. "Ce n’est pas en mettant de pression sur moi qu’ils vont revenir dans le système. Revenir dans le système, c’est cherché simplement d’apprenants", a-t-il déclaré.

"Depuis 04 ans qu’ils sont là, je n’ai pas harcelé. Je ne leur ai rien dit et c’est aujourd’hui, maintenant qu’on leur a proposé d’être dégraissé que je suis devenu leur harceleur premier", a-t-il déploré. En plus, il a confié qu’après avoir reçu les plaintes, le ministre Yves Chabi Kouaro a déjà dépêché ses structures qui sont venues enquêter au CFPA. "On attend les conclusions", a-t-il indiqué. "Si le ministre fait ses investigations et ils ont raison, le ministre va demander de les recruter", a-t-il ajouté. La décision de M. Kouaro est donc attendue pour situer les uns et les autres dans cette affaire.




 
 

 
 
 

Autres publications que vous pourriez aimer





Dernières publications





Facebook