Bénin : un ancien ministre pleure la disparition des civils de l'attaque terroriste de Kaobagou
J’ai appris le cœur meurtri, l’ignoble tuerie de nos frères par des assaillants non encore identifiés à Kaobagou, dans la commune de Kérou. Les images qui me sont parvenues m’ont laissé sans voix, sans la moindre force de réaction. Elles m’ont dévasté et n’ont pu m’arracher que des larmes.
Tellement j’ai été choqué par la barbarie que je ne savais quoi vous dire qui puisse être à la hauteur de la douleur que j’ai aussi ressentie . Jamais nous n’avons connu une telle cruauté dans notre localité. Nos frères égorgés et laissés dans leur sang à même le sol par des assaillants, des agresseurs extérieurs, c’est une première dans notre pays à l’ère de la démocratie.
Dans la douleur encore vive, j’ai plus été indigné par l’attitude du gouvernement de la Rupture qui, une fois encore, a manqué l’occasion d’être proche de nous, sa population. En effet, lors du Conseil des ministres du 03 mai 2023, Conseil intervenu deux jours seulement après l’horreur de Kaobagou et juste au lendemain de celle de Banikoara, Patrice TALON a mis en place une commission d’enquêtes parce qu’il estime autant que ses ministres que la faute revenait aux Forces de défense et de sécurité de notre pays. Ce Conseil des ministres n’a fait mention de la moindre compassion à l’endroit des victimes.
A supposé que nos Forces de défense et de sécurité ont réellement manqué à leur devoir, en quoi cela rendrait-il responsables les victimes pour que le gouvernement ne daigne pas se prononcer sur leur sort et présenter les condoléances à leurs familles et à la nation ? Ceci n’est pas que du formalisme. C’est une attitude humaine.
Le constat est très amer de voir que le gouvernement ne pense qu’à une solution administrative, qu’à réprimander au lieu de prendre aussi les dispositions nécessaires pour soutenir les familles des victimes. La population de Kaobagou et environs a besoin d’une assistance matérielle, morale et psychologique. Depuis cette boucherie, les activités sont au ralenti dans le zone. Par peur des assaillants, la population ne sort plus pour vaquer à ses occupations quotidiennes.
J’appelle le gouvernement à prendre réellement la mesure de la situation pour des solutions à tous les niveaux.
Kaobagou et toutes les autres localités du pays frappées par ces agressions méritent notre soutien et notre attention . J’invite donc tous les Béninois du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, et ceux de l’extérieur à avoir un regard bienveillant à l’endroit de nos concitoyens victimes de ces tueurs.
C’est le moment de la solidarité nationale. Filles et fils du Bénin, nous avons le devoir de nous dresser tous comme un seul homme contre ces agresseurs qui chaque jour gagnent un peu plus du terrain.
Le Bénin n’est pas une nation pour des terroristes. Boutons les dehors.
Abdoulazize BRISSO YAROU,
Ancien ministre de la République
Politique
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