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Bénin : un militaire condamné à 15 ans de prison ferme pour la raison que voici

L’investigateur 15/07/2023 à 01:27

Le procès de l’affaire 2,5 tonnes de cocaïne, saisie à PK10 dans la commune de Sèmè-Podji, en 2021, s’est déroulé à la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET), ce jeudi 13 juillet 2023. A la fin des débats, 10 personnes dont une Néerlando-togolaise ont été condamnées à quinze (15) ans de prison ferme et plusieurs millions d’amendes.

L’affaire avait éclaté en octobre 2021. Seize (16) personnes dont la Néerlandaise d’origine togolaise et un agent des forces navales béninoises ont été interpellées puis placées en détention provisoire. Elles ont été jugées, ce jeudi pour trafic international de drogue à haut risque, complicité de trafic international de drogue à haut risque et blanchiment de capitaux. À l’ouverture de cette audience spéciale, un avocat de la défense soulève l’exception de nullité. Il évoque la non-notification de l’ordonnance de renvoi et celle de la composition de la Cour à la défense. Après la réplique du procureur spécial qui a fait savoir que l’audience sera renvoyée dans huit mois si la Cour suit l’exception de nullité soulevée par la défense et une petite suspension, les débats ont repris.

A la barre, tous les prévenus ont plaidé non-coupables. Ils ont confié qu’ils ne se connaissent pas exceptés les personnes qui ont été arrêtées ensemble par la police et celui qui a déjà rencontré une fois la principale accusée en Europe. Le propriétaire du magasin, un Bénino-Libanais et directeur de l’hôtel du lac a confié qu’il avait loué le local pour 2,4 millions à un individu qui s’est volatilisé dans la nature. Il a confié que la vidéo de remise de l’argent pour la location existe. Selon ses propos, s’il se reprochait quelque chose, il aurait pris la fuite quand il a appris la présence de la police autour du magasin alors qu’il était dans son bureau à l’hôtel du lac. Le gardien du magasin a dit qu’il n’avait jamais eu connaissance de la présence de la drogue dans le magasin.

La suite des dépositions des prévenus à la barre

Le second gardien du propriétaire du magasin a expliqué que son patron l’avait envoyé chez le gardien de l’entrepôt qui était devenu injoignable. C’est ainsi qu’il a été embarqué. Deux Néerlandais poursuivis ont laissé entendre qu’ils étaient à Cotonou pour des affaires de Soja. Casimir Akpagnonnidé, l’un des cerveaux du réseau interpellés avec les deux Néerlandais a déclaré : "Nous avons été arrêtés près de trois minutes après avoir dépassé le carrefour Sobebra. Nous étions en route pour aller visiter un appartement que devrait nous montrer un démarcheur qui nous a également rejoint quand nous avons été interpellés", a-t-il confié.

La Néerlando-togolaise, Sara Mireille Bignan a dit : "Si je suis ici, c’est du gros n’importe quoi. Je suis dans un pays où je ne connais personne". Elle a contredit les déclarations du militaire de la marine Yves Talon qui avait déclaré avoir reçu un transfert de 80 millions de sa part.

Réquisition du procureur

Après l’audition des prévenus, le procureur a requis la relaxe au bénéfice du doute pour le bénino-libannais directeur de l’hôtel du Lac à Cotonou, d’un prévenu arrêté à Parakou et du petit-frère de la femme de Casimir Akpagnonnidé. Il a demandé la relaxe pure et simple des deux gardiens du directeur de l’hôtel du Lac et le chauffeur de Casimir Akpagnonnidé. Mario Mètonou a requis 15 ans de prison ferme et 10 millions d’amendes contre 9 autres prévenus pour de trafic international de drogue à haut risque et de blanchiment de capitaux. Il a demandé au juge d’infliger la même peine à Yves Talon, le militaire de la marine pour complicité de trafic international de drogue à haut risque et de blanchiment de capitaux. Aussi, il a demandé à la Cour d’ordonner dans son verdict la confiscation de tous leurs biens matériels et immobiliers.

Les plaidoiries

Maître Nadine Dossou Sakponou plaidé la relaxe pure et simple du directeur de l’hôtel du Lac. "C’est une honte pour lui si on le relaxe au bénéfice du doute. C’est une question de réputation pour lui dans sa communauté", a-t-elle dit, selon Libre Express. Maître Robert Dossou a fait la même demande. Me Hugo Koukpolou a plaidé la relaxe pure et simple de tous les prévenus et a rappelé à la Cour un arrêt de la Cour de cassation française du 11 juillet 2007 qui soulève l’exception de nullité pour vice de forme dans une procédure judiciaire similaire. Il a souligné que dans le cadre de la procédure, la police qui avait déjà les informations que les prévenus allaient dans le magasin de la drogue ne les a pas laissés pour les prendre la main dans le sac. Il demande à la Cour de faire les mêmes constats dans cette procédure judiciaire.


Décision de la Cour

Le juge a ordonné la relaxe au bénéfice du doute bénino-libannais directeur de l’hôtel du Lac à Cotonou, d’un prévenu arrêté à Parakou et du petit-frère de la femme de Casimir Akpagnonnidé. Il a prononcé également la relaxé pure et simple des deux gardiens du directeur de l’hôtel du Lac et le chauffeur de Casimir Akpagnonnidé. Yves Talon a été condamné à 15 ans de prison ferme et 10 millions d’amendes pour complicité de trafic international de drogue à haut risque et de blanchiment de capitaux. Les 9 autres prévenus ont écopé de la même peine pour trafic international de drogue à haut risque et de blanchiment de capitaux. La Cour a rejeté l’exception de nullité soulevée par les avocats de la défense et a ordonné la confiscation de tous leurs biens matériels et immobiliers.



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