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Bénin : voici pourquoi la marche des travailleurs pour la cherté de la vie n'a plus de sens

L’investigateur 25/04/2024 à 12:07

Il n’est plus un secret pour personne que les prix des produits alimentaires ont flambé. Dans un contexte frappé par une crise mondiale localisée peu ou prou, le Bénin ne pouvait faire de la magie et se soustraire d’une situation dont les causes sont bien connues de tous. Mais dans un contexte béninois très particulier, marqué la politique « politicienne », des acteurs, vuvuzelas en main, veulent faire porter le chapeau à l’exécutif béninois.

Dans un contexte de crise mondiale marqué par la flambée des prix des produits de première nécessité, aucun pays n’échappe à l’épée de Damoclès que constitue la crise russo-ukrainienne. Mais, ce qui est gênant, c’est que cette situation est exploitée à des fins purement politiciennes au Bénin. Dès lors, on agrandit la situation comme une photo sous un prisme qui ignore royalement, les dessous de la flambée du prix de maïs en particulier sur le marché béninois.

A dire vrai, est-ce que cette flambée est-elle due à la non-maîtrise de la situation par le gouvernement béninois qui en amont, n’a pas su prendre des décisions idoines ? Pour peu qu’on s’accorde à reconnaître que :
La pression de la demande sous régionale (Niger, Nigeria et Burkina) sur le marché béninois parce que le voisin de l’Est, a développé un vaste programme d’aviculture et vient prélever sur notre marché pour la fabrication des provendes ;
la constitution des stocks en vue de la spéculation pendant la période de soudure (le soja ayant un prix encadré, le maïs devient la culture de rente sur laquelle les producteurs spéculent) ;
l’existence d’acteurs intermédiaires qui achètent en gros en vue de la revente à des prix plus élevés et
le recours aux achats locaux (près de 100.000 tonnes) du Programme Alimentaire Mondial (PAM), par an pour les cantines scolaires, sont entre autres, des facteurs à la fois internes et exogènes qui sous-tendent le flambée du prix de maïs sur le marché béninois, il devient illusoire de faire porter le chapeau au gouvernement.
Car, dans le même temps, l’exécutif béninois, très prévoyant, a pris des dispositions par anticipation malgré tout.
Au déclenchement de la crise russo-ukrainienne dont l’impact n’est pas moindre sur l’économie mondiale, entre 2022-2023, lors de la campagne agricole, le gouvernement béninois a subventionné l’engrais NPK et l’urée au lendemain de la COVID 19. S’il est vrai que la COVID 19 a contribué à réduire l’offre mondiale des engrais et l’augmentation des frais logistiques, force est de constater que la situation entre les deux pays en guerre à savoir ; la Russie et l’Ukraine, deux gros fournisseur mondiaux d’engrais, est venue chanter son requiem.

Une subvention malgré le contexte mondial

Les prix des engrais cédés à 12 000 - 12 500 f cfa le sac de 50 kg, qui aujourd’hui ont varié, restent un facteur non négligeable dans la flambée des prix. Etant entendu que ces engrais sont nécessaires dans le secteur agricole.
Dans un contexte mondial marqué par la crise plus haut évoquée, il faut signaler que, les prix mondiaux des engrais, dont le Bénin ne peut se passer, engendrent une augmentation à plus du double. Pour exemple, le prix du sac de 50 kg de NPK au Bénin est monté à 22 500 f cfa et celui de l’urée à 28 200 f cfa dès la campagne 2022-2023. A qui la faute ? Au gouvernement béninois ?
Qu’on ne s’y méprenne point. L’exécutif béninois, à travers des solutions recherchées, a subventionné récemment, et en conseil des ministres du 20 Avril 2024, les engrais dont les coûts reviennent désormais au paysan à prix unique de 14000 f cfa par sac de 50kg. C’est dire que l’Etat béninois supporte dorénavant 8500 f cfa par sac de 50 kg d’engrais NPK et 14200 f cfa par sac d’urée.
Sur ce coup, l’Etat supporte un montant global d’environ 55 milliards de f cfa sur le volume total d’engrais mis en place durant cette campagne 2023-2024. A travers bien évidemment, l’Association interprofessionnelle de coton (AIC), son bras armé d’une part, et les usines d’engrenage d’autre part, qui contribuent à hauteur de 24,5 milliards de f cfa. Ce geste qui est non seulement, un soutien sans précédent, au secteur agricole, est par ailleurs, le coup de main salvateur du gouvernement, soucieux des grincements de dents de son peuple.
En définitive, la marche programmée pour ce 27 Avril, par des acteurs du monde syndical, en raison de la flambée du prix de maïs, devient caduque à partir du moment où l’Etat prend le contrôle d’une situation qui d’ailleurs, ne lui a jamais échappé, en main.



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