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Entretien avec Bio Mikaila Toko Worou, Fondateur de GLOBALOPTIM et de GOBIWORLD : « La prochaine étape sera une diplomatie économique basée sur le Digital »

L’investigateur 4/01/2024 à 07:25

Il s’appelle Bio Mikaila TOKO WOROU, ingénieur en Télécom, Docteur en informatique. Entrepreneur innovant dans la tech vivant en France. Il est le fondateur de deux entreprises dans le domaine du numérique à savoir GLOBALOPTIM, cabinet de conseil, d’expertise et de formation dans le digital, et GOBIWORLD, spécialisée dans les technologies FinTech. Sans aucun doute, l’homme fait partie de ces Africains de la diaspora qui innove dans le domaine de la technologie et qui font la fierté du continent africain. Dans un entretien accordé à votre journal, Bio Mikaila Toko Worou revient sur son parcours et ces domaines d’intervention en général et particulièrement celui du numérique. Lire ci-dessous l’intégralité de l’entretien avec Bio Mikaila Toko Worou

Comment peut-on vous définir sur le plan professionnel ?

Sur le plan professionnel, je me définis comme un entrepreneur innovant ayant un impact significatif dans le domaine de la technologie. Spécialiste des technologies du Cloud, de l’Intelligence Artificielle, de la Fintech et du Digital, je suis constamment à la recherche et à la mise en place de solutions à fort impact pour les populations.

Vous êtes un Africain de la diaspora. Dites-nous un peu plus sur votre parcours ?

Je suis un pur produit de l’Afrique, plus précisément du Bénin, et je suis fier de mes racines béninoises, à 100% originaire de Ina dans la commune de Bembèrèkè. Mon parcours académique a débuté à Parakou, où j’ai obtenu mon baccalauréat C au lycée Mathieu Bouké en 2004. La même année, j’ai été classé premier au Bénin lors des olympiades panafricaines de Mathématiques et j’ai représenté mon pays avec trois de mes compatriotes lors de la phase africaine en Tunisie, où j’ai remporté une médaille de bronze. Par la suite, j’ai bénéficié d’une bourse d’excellence pour intégrer les classes préparatoires au Maroc, puis j’ai poursuivi mes études en ingénierie des télécommunications dans ce même pays. Après cela, j’ai été sélectionné par Orange, un opérateur télécom français, pour effectuer un stage en France, et j’ai obtenu un doctorat avec mention très honorable en 2012. J’ai ensuite travaillé pour des grandes entreprises internationales avant de me lancer en tant qu’entrepreneur dans le domaine de la technologie. En 2017, j’ai fondé GLOBALOPTIM, une société de conseil et d’expertise spécialisée dans la digitalisation et les technologies avancées, opérant en France, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Cameroun, au Tchad et bien sûr au Bénin. Plus récemment, j’ai lancé une seconde startup, GOBIWORLD, qui se spécialise dans notre technologie Fintech.

Vous êtes un jeune entrepreneur et vous avez en septembre dernier lancé un nouveau produit pour faciliter les transactions financières. Parlez-nous en.

En septembre dernier, nous avons introduit sur le marché un produit révolutionnaire pour faciliter les transactions financières. Après des années de travail sur un projet de pointe dans le domaine de la Fintech, nous avons développé une technologie innovante basée sur la Blockchain et l’Intelligence Artificielle, permettant la connectivité des Mobile Money entre eux et avec d’autres solutions. Ce travail technologique a abouti au lancement de notre premier produit, GOBI APP, une application offrant une gamme de services variés (les transferts, les cagnottes, et les liens d’encaissement) destinée aux Africains et à la diaspora. Il s’agit en quelque sorte du PayPal africain, propulsé par une technologie de pointe. Il faut dire que ce projet a été reconnu comme l’un des plus innovants par le ministère des finances (Bercy) en France en décembre dernier.

Justement, on a vu une vidéo de vous qui a un peu fait le tour des réseaux, vous au prix de l’innovation à Bercy (ministère de l’économie). En plus vous étiez le seul noir qu’on a aperçu dans la salle ; Visiblement c’était très sélect, eexpliquez-nous un peu

Effectivement, chaque année en décembre, le ministère de l’Économie de France identifie les solutions technologiques à fort potentiel pouvant contribuer au rayonnement de la France. Comme notre startup est basée à Sophia Antipolis (la Silicon Valley française), nous avons suivi un processus de sélection rigoureux pour finalement être parmi les 12 plus innovantes. C’est vrai, c’est très sélect et j’étais le seul individu de couleur dans la salle. C’était prestigieux et très motivant de se retrouver là pour un produit que nous avons lancé seulement en septembre. J’ai voulu représenter mon pays, le Bénin, à cette tribune, ce qui a créé le mini buzz que vous avez dû voir. Tout ceci nous ouvre de belles perspectives pour GOBIWORLD.

Nous vivons aujourd’hui dans un village planétaire avec des mutations dans le domaine du numérique. Quelles sont selon vous les chances de l’Afrique dans ce domaine ?

Le numérique est une opportunité énorme. C’est un game changer. Grâce au numérique, on peut avoir beaucoup d’impact avec des moyens relativement faibles. Contrairement à la révolution industrielle qui nécessitait beaucoup de moyens, la révolution numérique nécessite juste de la matière grise et une vision de nos dirigeants. L’Afrique d’aujourd’hui l’a compris. Plus particulièrement, le Bénin, grâce à une vision et un leadership bien incarné, le Digital est au cœur de l’action et permet au pays de rattraper son retard et même de prendre de l’avance. Tous les services se digitalisent, on assiste à l’émergence d’un tissu de startups riche et diversifié. La prochaine étape sera une diplomatie économique basée sur le Digital, concrètement que le Bénin mette en avant ses meilleures startups du digital, qu’elles accompagnent les autorités lors des voyages d’affaires afin de vendre leur savoir-faire à d’autres pays et créer encore plus de richesse. Il faut la naissance d’un leader cloud africain à l’image de OVH en France, il faut la naissance d’un vrai Paypal africain et tout cela peut partir du Bénin.

Quelles relations entretenez-vous avec le continent dans vos différentes activités ?
Comme je l’ai déjà dit, je suis un enfant du continent. Je réside en France, mais dans l’année je fais en moyenne 10 déplacements en Afrique. Donc j’entretiens de bonnes relations. Je sais que la croissance est à faire sur le continent. Nous avons un continent riche, un peuple digne qui travaille pour créer de la richesse et de nombreuses opportunités. J’essaie de travailler sur des projets à impact direct en utilisant la tech. Il est important d’apprendre avec les meilleurs de l’occident pour pouvoir faire de grandes choses en Afrique.

Parlez-nous de vos perspectives

Les perspectives, Il y en a beaucoup. Avec GLOBALOPTIM nous souhaitons diversifier nos interventions sur de grands projets à impact au Bénin. Nous essayons de développer au mieux ce marché Benin principalement. Nous sommes aussi pas mal sollicités en Côte d’Ivoire, Sénégal et au Cameroun. Nous souhaitons être leader en expertise et stratégie de Digitalisation, de Cloud et d’intelligence Artificielle. Pour la startup GOBIWORLD qui vient d’être lancée, nous souhaitons être une référence dans le monde de la Fintech en Afrique et en Europe. Nous souhaitons être le véritables Paypal Africain en 2024. De nombreuses perspectives sont en cours pour nos deux sociétés. Donc nous gardons le sourire pour l’avenir.

Votre mot de fin

Je vous remercie pour cette opportunité de partager mon parcours et mes perspectives. En tant qu’entrepreneur de la diaspora et du continent, je crois fermement que le moment est propice pour propulser le Bénin et l’Afrique sur la scène mondiale. Nous sommes des visionnaires sans complexes, animés par de grands rêves. Let’s do it together.

Source : Quotidien FRATERNITÉ



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