Bénin/univers des médias
Le journaliste Ignace Sossou emprisonné pour 18 mois, 200.000 d’amende
Condamné par la justice béninoise à une peine de 18 mois de prison ferme et 200 mille d’amende, Ignace Sossou fait les frais de ses posts sur les réseaux sociaux
Une lourde peine de 18 mois de prison ferme pour avoir relayé sur les réseaux sociaux, des propos attribués au procureur de la République du Bénin, Mario Mètonou. En effet, la justice béninoise n’a pas du tout été tendre avec lui. Mardi dernier, il a été condamné à 18 mois de prison ferme et 200.000 FCFA (environ 300 euros) d’amende pour des posts publiés sur les réseaux sociaux. Ignace Sossou "a été condamné pour harcèlement par le biais de moyens de communications électroniques", a expliqué à l’AFP son avocate, Me Prisca Ogoubi. « Il était calme, mais n’avait pas l’air vraiment serein », a confié un autre journaliste béninois présent au tribunal, qui a confirmé la sentence. Il a été interpellé le 20 décembre à son domicile par des éléments de l’Office central de répression de la cybercriminalité, et puis placé en garde à vue. Plusieurs organismes demandent sa libération immédiate. Reste à savoir si ce serait effectif. La veille de son arrestation, le journaliste avait posté sur ses pages Facebook et Twitter des propos attribués au procureur de la République Mario Metonou, intervenant lors d’une conférence organisée à Cotonou par l’agence française de développement média (CFI) pour débattre des "fake news". Des propos sans doute jugés critiques à l’endroit du pouvoir béninois, et ceci dans le cadre de la liberté d’expression. Ignace Sossou était récemment sous le coup d’un sursis prononcé par un tribunal béninois pour "publication de fausses nouvelles" après des révélations sur des comptes offshore et des sociétés écran visant des hommes d’affaires béninois et français. Il est journaliste d’enquête et travaille pour le média en ligne Bénin web TV, collabore avec plusieurs collectifs comme le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et le Réseau 3i (Initiative, Impact, Investigation). Dans un communiqué publié mardi, ce Réseau 3i a demandé "la libération immédiate d’Ignace Sossou", en rappelant que les faits incriminés ne pouvaient pas donner lieu à des poursuites judiciaires. L’agence CFI a également réagi à la condamnation d’Ignace Sossou qu’elle qualifie de "sentence démesurée".
Société
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