Bénin
Macron au Bénin : absence de Patrice Talon à l’aéroport, voici les explications d'un diplomate béninois
Le sujet a enflammé la toile : l’absence du Chef de l’Etat béninois, Patrice Talon à l’aéroport international Cardinal Bernardin Gandin de Cotonou pour accueillir son hôte, Emmanuel Macron. Déversement interprété, l’acte posé pour certains relève d’un exploit alors que d’autres pensent qu’il s’agit d’un manque d’égard à son visiteur. En réalité, qu’est-ce que peut expliquer cette absence du président à l’aéroport ?
La question est posée par bon nombre de Béninois, en effet. C’est un secret de polichinelle. Selon la donne par le passé, quand un Chef d’Etat d’un grand pays ou du moins du pays colonisateur vient en Afrique, son homologue qui l’accueille se déplace pour aller le chercher à l’aéroport. Mais dans le cas du président français Emmanuel Macron, à Cotonou mardi dernier, un diplomate à la retraite qui souhaite requérir l’anonymat, explique à l’Investigateur, ce que beaucoup n’ont pas compris. Selon ses éclaircissements, l’arrivée du président Emmanuel Macron est une visite officielle de travail certes, mais il ne s’agit pas d’une visite d’Etat.
| Lire aussi : A Talon : l’ancien maire de Cotonou, Léhady Soglo rappelle un triste souvenir
Plus est, il ajoute que dans le cadre d’une visite d’Etat, le Chef d’Etat qui reçoit peut bel et bien aller chercher son hôte à l’aéroport. Sinon qu’en ce qui concerne l’arrivée de Macron à travers sa visite officielle de travail, le président Patrice Talon a voulu simplement normaliser les relations entre les deux pays (NDLR France et Bénin), et non rester dans la posture de « soumission ». « Je suis Chef d’Etat, tu me rends visite, je te reçois dans mon palais », a été en quelque sorte, la signification de l’acte posé par le président béninois. Cela permet d’avoir des relations d’égal à égal entre les pays. Une position qu’approuve d’ailleurs, selon ses dires, le président français qui est contre les positions de subordination dans laquelle se mettaient, il y a dix (10) voire quinze (15) ans, les pays africains. Ceci explique, a-t-il complété, le refus du dîner de gala à lui offert au Cameroun. Car, c’est au cours d’une visite officielle d’Etat que l’hôte accepte un dîner de gala. Et, le pays d’accueil en ce moment sort le grand, ce qui veut tout un protocole. Pour étayer son argumentaire, il explique qu’en France par exemple, au cours d’une visite d’Etat, on sort les cavaliers avec les chevaux et beaucoup d’autres choses. Si le président Macron acceptait le dîner de gala au Cameroun, cela pourrait être interprété autrement, à savoir qu’il a des relations privilégiées ou particulières avec le Chef de l’Etat camerounais. Donc, pour éviter les supputations et soupçons, il a gentiment refusé la proposition de Paul Biya de lui offrir un dîner de gala, a-t-il conclu.
Politique
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