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Mali : la France et ses alliés motivent le retrait de leurs soldats du pays

Rollis HOUESSOU 17/02/2022 à 09:58

Présente dans le pays depuis 2013, l’armée française va quitter le pays africain après la prise de pouvoir de la junte, annonce l’Elysée ce jeudi matin. Le calendrier de retrait reste à préciser.

La France, ses alliés européens dans Takuba et le Canada ont annoncé ce jeudi matin un « retrait coordonné » du Mali où l’armée française était arrivée en 2013 pour soutenir le pays face à la menace terroriste. « Une décision courageuse du président François Hollande », dixit Emmanuel Macron. « En raison des multiples obstructions des autorités de transition maliennes, le Canada et les Etats européens opérant aux côtés de l’opération Barkhane et au sein de la Task Force Takuba estiment que les conditions politiques, opérationnelles et juridiques ne sont plus réunies pour poursuivre efficacement leur engagement militaire actuel dans la lutte contre le terrorisme au Mali et ont donc décidé d’entamer le retrait coordonné du territoire malien de leurs moyens militaires respectifs dédiés à ces opérations », écrit l’Elysée dans un communiqué matinal.

Au cœur de cette décision, pour laquelle la France a largement consulté ses alliés, l’instabilité dans le pays causé par le choix de la junte de Bamako arrivée au pouvoir après deux coups d’états et qui tarde à organiser les élections démocratiques. « Nous constatons et regrettons que les autorités maliennes de transition n’aient pas tenu leurs engagements envers la CEDEAO, soutenue par l’Union africaine, d’organiser des élections présidentielles et législatives avant le 27 février 2022. Nous exhortons les autorités maliennes à achever la période de transition et à organiser des élections libres, équitables et crédibles », précise le communiqué.

Quelques instants plus tard, à l’occasion d’une conférence de presse, Emmanuel Macron a précisé « Nous ne pouvons pas rester engagés militairement aux côtés d’autorités de fait dont nous ne partageons ni la stratégie ni les objectifs cachés. C’est la situation à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui au Mali. La lutte contre le terrorisme ne peut pas tout justifier, elle ne doit pas, sous prétexte d’être une priorité absolue, se transformer en exercice de conservation indéfinie du pouvoir. »

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En revanche, le chef de l’Etat récuse complètement toute idée de retrait sur un échec. Que ce serait-il passé en 2013 si la France n’avait pas fait le choix d’intervenir ? s’interroge-t-il face aux journalistes. Avant de répondre à sa propre interrogation dans la foulée : « Vous auriez eu à coup sûr un effondrement de l’Etat malien. »

En revanche, l’Etat français, le Canada et leurs alliés européens entendent rester engagés dans la région « afin de contenir la potentielle extension géographique des actions des groupes armés terroristes ». Ainsi, « les partenaires internationaux indiquent leur volonté d’envisager activement d’étendre leur soutien aux pays voisins du Golfe de Guinée et d’Afrique de l’Ouest, sur la base de leurs demandes », assurent l’Elysée et ses alliés.

« Nous réaffirmons tous notre forte volonté de poursuivre notre partenariat avec et notre engagement pour le peuple malien dans la durée, pour faire face à tous les défis posés par l’activité des groupes armés terroristes au Sahel », poursuivent-ils. Dans une déclaration depuis l’Elysée, Emmanuel Macron dit vouloir « impliquer et appuyer davantage les pays voisins » du Mali, de plus en plus menacés par Al-Qaïda et Daech, qui en font « une priorité de leur stratégie d’expansion ».



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