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Maroc : 02 journalistes français expulsés par les autorités pour la raison que voici

L’investigateur 22/09/2023 à 23:25

Les autorités marocaines ont expulsé le mercredi dernier, deux journalistes français. Il s’agit de Quentin Müller, rédacteur en chef adjoint du service international de la revue française Marianne, et Thérèse Di Campo, photographe indépendante.

Les deux journalistes travaillaient sur un article concernant les autorités et le système sécuritaire, a indiqué l’un des reporters à l’AFP. Selon Quentin Müller, ils ont été arrêtés dans la nuit de mardi à mercredi à leur hôtel à Casablanca, "sans explication". Ensuite, ils ont été amenés au poste de police de l’aéroport par une dizaine d’hommes en civil. Ils ont passé plusieurs heures à cet endroit avant d’être expulsés. Les deux journalistes ont enquêté sur le roi Mohamed VI pendant cinq jours et ont rencontré des "personnalités marocaines surveillées", a confié Müller.

Les autorités marocaines contactées par l’AFP n’ont pas accepté de se prononcer dans l’immédiat. Par la suite, le ministre chargé des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas a confié que les deux journalistes français expulsés sont venus au Maroc en tant que touristes. Ils n’ont pas révélé leur identité de journalistes. "Ils n’ont demandé aucune autorisation et d’accréditation et n’ont pas déclaré qu’ils étaient des journalistes. Ils ont été expulsés sur la base d’une décision des autorités administratives, conformément aux dispositions de la loi", a-t-il expliqué.

Reporters Sans Frontières appelle les autorités marocaines à respecter le travail des journalistes. Selon son représentant en Afrique du Nord, "cette nouvelle expulsion, porte une atteinte brutale et inadmissible à la liberté de la presse, montre une volonté d’empêcher la couverture médiatique dans le pays, qu’elle soit locale ou internationale". RSF précise que Quentin Müller et Thérèse Di Campo ne sont pas les premiers journalistes étrangers à subir cette sanction de la part des autorités marocaines. Un grand nombre de leurs confrères étrangers ont déjà eu affaire par le passé à ce type de méthode, selon l’organisation de défense des professionnels des médias dans le monde.

Les journalistes expulsés du Maroc auparavant selon RSF

"Fernando Gonzalez et quatre autres journalistes de la chaîne de télévision espagnole La Sexta ont été expulsés en juillet 2021 par les autorités marocaines. L’agence de presse EFE rapportait alors que cette expulsion était motivée par leur travail sur un accident industriel qui avait causé la mort de 29 personnes dans un atelier textile de Tanger la même année.

Le journaliste britannique du Guardian, Saeed Kamali Dehghan, a lui aussi été expulsé, le 28 septembre 2017, alors qu’il était en reportage dans la ville d’Al-Hoceima, une région du nord du royaume qui était alors secouée depuis presque un an par un vaste mouvement de contestation populaire.

En mai 2017, c’est le journaliste algérien du quotidien El Watan, Djamel Alilat, qui a été expulsé manu militari du pays pour avoir couvert les manifestations qui secouaient la région du Rif, et avait été arrêté au cours de l’une d’entre elles. Deux mois plus tard, le gouvernement marocain expulsait deux journalistes espagnols, le directeur du site d’information Correo Diplomático, José Luis Navazo, qui vivait au Maroc depuis des années, et le délégué du journal à Madrid, Fernando Sanz, alors qu’ils couvraient eux aussi les manifestations dans la région du Rif, "parce qu’ils n’avaient pas l’accréditation nécessaire", selon des sources officielles.

Deux journalistes français de l’agence Premières Lignes, Jean-Louis Perez et Pierre Chautard, ont quant à eux été expulsés en février 2015 alors qu’ils travaillaient sur un documentaire traitant de l’économie marocaine et des problèmes de répartition des richesses", peut-on lire sur le site de Reporters Sans Frontières.



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