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Panafricanisme, intégration africaine : Moïse Kérékou expose sa vision et conseille

L’investigateur 22/08/2023 à 15:29

Auteur du livre " Union africaine et processus d’intégration" paru aux éditions L’ Harmattan en 2011, et prix Turgot - qui récompense les grands auteurs de l’économie financière - Moïse Kérékou a observé avec beaucoup d’attention les mutations politiques et les faillites sécuritaires en Afrique de l’ouest ces dernières années. Auteur et chantre d’un panafricanisme intellectuel et méthodique, il revient à la charge à travers sept( 07) publications sur sa page Facebook. A travers ces publications, il aborde les différents aspects de l’intégration économique et du panafricanisme en vogue depuis le début de la crise politique post-pustch au Niger. Nous partageons avec vous ici la première publication.

Tel qu’il est vu aujourd’hui, le Panafricanisme n’est pas une idéologie (je n’ai pas encore lu le livre de Kemi SEBA qui semble-t-il a fait l’effort de concevoir une idéologie) mais plutôt un mouvement politique et culturel qui considère, les africains et les descendants d’africains notamment ceux de la diaspora, comme un seul ensemble visant à unifier l’Afrique, ainsi qu’à encourager sa renaissance et sa grandeur. Le Panafricanisme a été à un moment donné une doctrine-opinion qui tient à développer l’unité et la solidarité africaines. Perçu de cette façon, il est synonyme d’intégration. Au mieux, on pourrait dire dans le souci du respect des anciens et de ceux qui ont sacrifié leur vie pour cet idéal que le Panafricanisme est une philosophie. Une véritable idéologie politique ou économique à l’instar du capitalisme, du marxisme, du socialisme, du libéralisme, basée sur la doctrine panafricaniste n’a pas pu voir le jour faute de réflexion scientifique. Les efforts des pionniers du panafricanisme tels que H. Sylvester Williams, Dr W.E.B. Du Bois, Marcus Garvey et George Padmore ont contribué certes pour beaucoup au développement de l’idée sans en faire une science et un programme enseignés dans les écoles et dans les universités. Mais il faut reconnaître que la base fut renforcée par les successeurs des pionniers tels que Nkrumah, Nasser, Lumumba, Sékou Touré, Mandela, Kadhafi. Grâce au pouvoir politique qu’ils détenaient, ils ont repris le relais. Malheureusement, la suite est connue avec sa longue liste d’emprisonnements, d’assassinats, de meurtres et de crimes contre le peuple africain et ses leaders. On a toujours en mémoire l’assassinat perfide, indigne, barbare et crapuleux du leader de la Révolution libyenne, le Frère Mouammar Kadaffi, que Dieu lui ouvre le Portail de Son Paradis !

Lire aussi : [Crise au Niger : la position tranchée de l’ex-député Rachidi Gbadamassi sur une intervention militaire>https://www.linvestigateur.info/?Crise-au-Niger-la-position-tranchee-de-l-ex-depute-Rachidi-Gbadamassi-sur-une&var_mode=calcul]

Aujourd’hui, l’idéal panafricain se meurt. La génération actuelle ne connaît rien du panafricanisme. À la place de l’unité, de la fraternité, de la solidarité et de l’intégration d’autrefois s’installent la dépendance, la négation et la désintégration. L’incapacité à fixer les prix de nos matières premières et le déséquilibre des termes de l’échange, l’incapacité à contrôler notre monnaie et l’usage de monnaies non convertibles, les difficultés à mobiliser des fonds et les contraintes liées à l’endettement, etc. rendent l’Afrique vulnérable et de moins en moins compétitive sur les marchés internationaux (pas plus de 4% de part du marché des échanges internationaux). Ce déséquilibre criard créé à dessein par des mains invisibles de la finance internationale met l’Afrique dos au mur et la contraint à courber encore plus l’échine pour ne pas dire à faire génuflexions. Ces manœuvres honteuses, malsaines et inhumaines sans limites sont la preuve que les puissances d’aujourd’hui n’hésiteraient pas, une seule seconde, à envahir à nouveau, les terres africaines et à commettre le même crime que celui perpétré jadis sur l’hospitalier peuple africain. Mais, cette fois, sous une forme moderne, une colonisation symbolique par une tentative d’assassinat moral des leaders qui n’est pas moins criminel, donc pas moins condamnable, qu’un assassinat physique. Il urge donc que l’idéal, la doctrine du panafricanisme renaisse de ses cendres. Mais comment y procéder !




 
 

 
 
 

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