Mardi 9 janvier, Mgr Benoît Alowonou évêque de Kpalimé et président de la Conférence des évêques du Togo a publié un message pour annoncer le décès, de Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, archevêque émérite de Lomé. Il a invité la communauté chrétienne à priver pour le repos de son âme.

« Révérends pères, Révérends frères et sœurs de la Vie Consacrée, Frères et sœurs en Christ, Au matin du 9 janvier 2024, la nouvelle du décès de S.E. Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, archevêque émérite de Lomé est parvenue à la conférence des évêques du Togo. En attendant de donner les informations sur ses obsèques, la conférence des évêques du Togo nous invite à prier pour que le Seigneur l’accueille dans son royaume », écrit le président, Mgr Benoït Alowonou.

L’ancien archevêque de Lomé, Mgr Philippe Fanoko Kpodzro s’est illustré sur la scène politique depuis 2020 où il a ouvertement soutenu le challenger de Faure Gnassingbé, Agbéyomè Kodjo au cours de la présidentielle de février. Décédé le mardi 9 janvier 2024, à 93 ans, le leader de la Dynamique Kpodzro a lutté en vain pour l’alternative au Togo. Au-delà de la contestation des résultats de l’élection, il a incarné une résistance qui n’a duré que le temps d’un feu de paille. Car, contraint à l’exil tout comme Agbéyomè Kodjo, il a erré comme un rat d’église, parfois chassé de sa chambre d’hôtel et filmé dans des vidéos qui ont été diffusées sur les réseaux sociaux.
En dehors de son ministère épiscopal, Mgr Philippe Fanoko Kpodzro a été président du Parlement togolais de transition du 20 août 1991 à février 1994 après avoir dirigé la conférence nationale.

Voici le parcours du défunt

En 1955, Philippe Kpodzro a décroché une licence de philosophie puis une autre de théologie en 1959 à Rome. Né le 30 mars 1930 à Tomégbé, un village de la région des Plateaux à 257 km de Lomé, il a fait ses études au Togo avant d’entrer au Petit séminaire de Ouidah au Bénin. Il partira pour Rome pour ses études philosophiques et de théologie.

Le 3 janvier 1976, il est nommé évêque du diocèse d’Atakpamé, à 160 km de Lomé, par le pape Paul VI. Et, le 02 mai de la même année, il est ordonné par le cardinal Paul Zoungrana. Il faut dire que sa première nomination n’a pas reçu l’assentiment du pouvoir à l’époque. Au début de son épiscopat, l’évêque a dû passer plus de quatre ans hors de son diocèse, qu’il dirigeait à partir de Lomé, informe La Croix. Il sera nommé archevêque de Lomé le 17 décembre 1992, après 15 ans à la tête d’Atakpamé. 15 ans durant, il a exercé cette charge. Compte tenu de sa position, l’Évêque émérite membre de la conférence épiscopale du Togo, est sollicité sur des questions d’ordre politique. En pleine crise au Togo en 2005, il avait coorganisé une marche pacifique en commun accord avec d’autres religieux et l’ordre des avocats, au moment de la crise qui a suivi le décès du président Eyadéma.