Bénin/environnement

Gros plan sur l’insalubrité aux quartiers Vossa et Saint Cécile, les témoignages

Fleurelle ADJOVI 16/01/2020 à 11:22

Malgré les efforts des autorités et des structures de pré-collecte des ordures de tous ordres, plusieurs quartiers et villages du Bénin demeurent insalubres. Les populations vivent dans de mauvaises conditions d’hygiène. Une situation qui parfois, associée aux inondations, rend certains quartiers comme Vossa et Sainte Cécile invivables.

Sainte Cécile et Vossa. En effet, nous sommes dans les 6ème et 8ème arrondissements de la capitale économique du Bénin, Cotonou. A quelques encablures de la voie pavée traversant le quartier Sainte Cécile, le passage devient de plus en plus étroit. Pendant la saison des pluies, on plonge en plein cœur du quartier dans une forte odeur, nous escortant sur une vaste étendue d’habitations précaires. Entre les déchets ménagers posés çà et là, partout et autour des habitants qui vivent dans une promiscuité. Les enfants jouent souvent le long des petites ruelles jonchées de débris d’aliments et de sachets plastiques. Quelques pas de plus suffisent pour nous retrouver au bord du lac Nokoué. Toutes les berges lagunaires de Cotonou de l’Ouest à l’Est offrent le même spectacle presque. Elles rivalisent comme c’est le cas aussi de Vossa pour s’offrir la palme d’or de l’insalubrité. Rencontré au cours de notre enquête qui date de septembre 2019 pendant la crue, Favi Geoffroy, un habitant de quartier Vossa se confesse. « Nous n’avons nulle part ici où mettre les ordures. Il n’y a aucun point de collecte ». Sans retenue, il fait des déballages : « Il y a aussi le problème de manque de latrines. Ici les gens défèquent dans des sachets et les jettent partout »

Le cas des autorités politico-administratives

Dans ces grands quartiers de Cotonou, l’insalubrité est la chose la mieux partagée. Lui-même, au cœur des tas d’ordures de toute sorte, le chef quartier de vossa Capko Vincent, sans solution apparemment, n’est pas gêné de compter son quartier parmi les plus insalubres de Cotonou. « Le quartier Vossa est sale, parce que nous n’avons pas d’ONG de pré-collecte ; on jette nos ordures n’importe comment » déclare-t-il, sans désemparer.

L’insalubrité, source de plusieurs maladies à .....

Autant la défécation à l’air libre est le sport favori des habitants de Vossa, autant elle l’est dans l’autre quartier dénommé Sainte Cécile. « Je reconnais que les gens défèquent ici, n’importe comment. Ils le font à la fois dans le lac et sur la terre ferme, surtout nos enfants », souligne le chef quartier de Ladji à Sainte Cécile, Georges Gnonlonfoun. Le drame de ces quartiers se joue aux yeux des responsables sanitaires, restés impuissants face à l’absence d’un système de ramassage des ordures, au manque de latrines et de caniveaux.
Dans ces quartiers précaires de Cotonou, « il se pose de sérieux problèmes sanitaires », réagit sans détails, Ayétona Emile, Médecin en santé privée d’un centre médico-social, en plein cœur de Vossa. Et de signaler que « la plupart des maladies rencontrées sont liées au péril hydro fécal ». A savoir : les maladies diarrhéiques dont le choléra et les infections respiratoires aigües. Il va plus loin en indiquant que « le paludisme est le premier motif de consultation vu les marécages et les moustiques qui polluent ». Claude Sourou, pécheur de son état, qui, le visage triste et larmoyant, raconte avoir perdu l’un de ses huit enfants à la suite d’une diarrhée chronique. Mais cette douloureuse situation ne l’a cependant pas encore obligé à quitter les lieux. « Très souvent les gens meurent, surtout nos frères qui sont au bord de l’eau », renchérit le chef quartier Georges Gnonlonfoun. Malheureusement ces populations pour la plupart pauvres doivent encore débourser beaucoup d’argent pour se faire soigner. Au-delà des dépenses énormes qu’il faut faire afin de se soigner, l’assainissement des quartiers de ville revient cher au pays tout entier.



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